S’inspirer pour inspirer le changement : c’est toute l’ambition de Talentia Software qui a réuni fin 2016 une soixantaine d’invités dans un lieu parisien mythique: le studio de photos Harcourt. Chacun a pu se laisser « inspirer » sur un sujet engageant pour l’avenir : comment valoriser la co-génération pour inspirer des talents aux énergies multiples.
Trois personnes étaient invitées à en débattre :
Viviane Chaine-Ribeiro, présidente de Talentia Software,
Séverine Perron, créatrice de As we are et
Vincent Cespedès, philosophe.
Un débat animé par le journaliste Denis Kerdraon.
Un échange où la passion a occupé un rôle majeur. Restitution en trois prises de vues, voici la deuxième.
Vous pouvez retrouver la première partie ici.
Entreprise, avez-vous le mindset ?
S’interroger sur la place que peuvent avoir les générations Y et Z dans l’entreprise, c’est aussi se poser la question de l’état d’esprit dans lequel les structures appréhendent cette question. Et peut-être avoir d’abord en tête que les jeunes ne sont pas les ennemis des moins jeunes. Au contraire, rappelle Vincent Cespedès, « ils comptent sur les plus âgés pour les guider. Ils ne sont pas arrogants et ne sont pas hostiles à l’idée d’apprendre des plus anciens même s’ils savent qu’ils sont a priori plus doués en technologie que la plupart de leurs aînés ».
Pas d’arrogance, mais peut être un regard plus prudent sur la complexité. Celle qu’offre l’entreprise dans son organigramme, dans ses relations internes, dans son pouvoir descendant. Cette complexité, « créée sur la base de logiques de rentabilité, d’approches en silos » précise Séverine Perron, se heurte à une incompréhension de la part des générations Y et Z, « qui ne comprennent pas pourquoi il est si compliqué d’obtenir une décision venant de deux étages plus haut, pourquoi on limite l’usage du smartphone dans l’entreprise alors que cela fait gagner du temps ».
Cette question de la complexité est toutefois relativisée par Vincent Cespedès, qui tient à préciser qu’il ne s’agit pas de trop simplifier. « Cette génération aime la complexité, répond-il à Séverine Perron, si tant est qu’elle puisse en devenir complice, amie. Il y a donc une nécessité d’apporter de la passion dans la complexité. Cela nécessite que l’entreprise lutte contre ses archaïsmes ». Et, par exemple, le philosophe lance un avertissement aux sociétés : « attention à l’emploi de ces mots contenus dans les chartes d’éthique « qui sentent la rose ». Dans dix ans, c’est fini, ça va voler en éclat. »
Lutter contre ses archaïsmes, c’est aussi accepter que des plus jeunes viennent disrupter le business même de l’entreprise, voire « hacker l’entreprise », comme le mentionne Séverine Perron. « Ca devrait quasiment être une hygiène d’entreprise », renchérit Viviane Chaine Ribeiro. Chaque entreprise devrait avoir un fablab, ouvert vers l’extérieur et vers des jeunes ». La présidente y voit plusieurs intérêts : « cela permet d’avoir des personnes qui vont penser différemment ; cela a une utilité sociale car cela permet à des personnes qui peuvent en être éloignées le monde de l’entreprise ; cela a un intérêt entrepreneurial puisque ça oblige les entreprises à avoir un vrai projet pour retenir les talents en son sein ». Un état d’esprit que Vincent Cespedès résume en une formule : « accepter le point d’interrogation comme une force ».
Découvrez l’intégrale de la conférence en vidéo ci-dessous.
(A suivre).
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